Alpes françaises : une gastronomie au sommet

Courchevel, la plus chic des stations de la ­vallée de la Tarentaise, accueille depuis 2009 Le Strato, hôtel 5 étoiles, véritable nid douillet contemporain de 25 chambres et suites qui se vit comme une maison de famille. Le Strato, c’est d’abord ce ski mythique conçu en 1964 par Laurent Boix-Vives, propriétaire de ­Rossignol. Son emblématique marque vendue, la famille Boix-Vives continue à faire rayonner le nom de Strato avec son hôtel perché à Courchevel  1850, sur la piste de Cospillot.

Pour cette nouvelle ­saison hivernale, Le Strato ouvre, non loin au cœur de Bellecôte, deux chalets ­repensés en sept appartements. Et, comme pour Le Strato, la décoration a été confiée à Pierre Dubois et Aimé Cécil (Les Héritiers). Le duo a imaginé ces appartements dans le même esprit qui a fait la réputation de la maison mère, à savoir une sophistication sans ostentation rehaussée de beaux objets, d’œuvres d’art, de meubles chinés et de pièces anciennes artisanales.

À Courchevel, la terrasse du restaurant le Baumanière qui donne sur le sommet de la dent du Villard.

À Courchevel, la terrasse du restaurant le Baumanière qui donne sur le sommet de la dent du Villard. © DR

Des appartements ­cossus et ­spacieux – de 135 à 230 mètres carrés –, qui sont la promesse de séjours plus intimistes. Ne pas manquer de goûter la cuisine créative et généreuse du chef marseillais Thomas Prod’homme qui ­y officie depuis 2018 dans un décor confidentiel de cinq tables. La carte street food du (S) Corner, servie au bar ou en terrasse, se fait réjouissante, surfant sur des horizons lointains comme ce pad thaï écrevisse et sapin.

À la découverte des saveurs péruviennes à L’Altiplano de l’hôtel K2 Chogori, à Val-d’Isère, sous la houlette de Valentin Biseul.

À la découverte des saveurs péruviennes à L’Altiplano de l’hôtel K2 Chogori, à Val-d’Isère, sous la houlette de Valentin Biseul. © Fou d’images

Il y a vingt ans, Suzanne et Philippe Capezzone ont construit leur chalet à Courchevel, devenu une institution, métamorphosé au fil des ans en collection ­hôtelière raffinée : le K2 Palace, le K2 Altitude et le K2 Djola. La voilà qui s’agrandit dans la ­station de Val-d’Isère avec une nouvelle adresse : le K2 Chogori – « grande montagne » en balti (langue tibéto-­birmane).

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À Chamonix, le Hameau Albert Ier propose au sein de son restaurant de pays, La Maison Carrier, situé dans une ancienne ferme d’alpage, une cuisine qui fleure bon le vieux bois.

À Chamonix, le Hameau Albert Ier propose au sein de son restaurant de pays, La Maison Carrier, situé dans une ancienne ferme d’alpage, une cuisine qui fleure bon le vieux bois. © DR

Idéalement situé en plein cœur du village ­historique, le K2 Chogori est une maison contemporaine où l’esthétique des matériaux naturels comme l’ardoise et la pierre est mise à l’honneur. Il se compose de deux ­chalets de 9 suites dont deux penthouses, ­modulables en 21 chambres et suites individuelles. Thomas Capezzone, architecte d’intérieur, a imaginé un décor qui reprend les codes tibétains caractérisant l’identité des maisons du groupe. Il signe une décoration à l’atmosphère feutrée, chaleureuse et ­remplie de douceur. Côté ­gastronomie, Le K2 Chogori propose, sous la ­houlette du chef ­Valentin Biseul, un voyage gustatif qui puise son ­inspiration dans les saveurs de la ­cordillère des Andes.

Une ­gastronomie inventive

Autre nom mythique et référence mondiale de l’alpinisme, Chamonix-Mont-Blanc. Le Hameau Albert Ier, ­institution hôtelière, membre des Relais & Châteaux, fête ses 120 ans, avec la cinquième génération de la famille Carrier aux commandes. L’hôtel originel s’est agrandi avec une ferme à l’ambiance boisée chaleureuse et des chalets dans le parc. Le chef Damien Leveau, une étoile au Michelin, y sert une ­gastronomie inventive revisitant les classiques de la ­cuisine française. Son ­inspiration est locavore, allant du potager du Hameau, des étals des marchés, des producteurs alentour aux cueillettes de saison.

Au Bazurto, à Tignes, le chef colombien Juan Arbelaez découpe une pièce de bœuf cuite à la braise, à tremper dans un mont-d’or au four.

Au Bazurto, à Tignes, le chef colombien Juan Arbelaez découpe une pièce de bœuf cuite à la braise, à tremper dans un mont-d’or au four. © DR

Mais c’est certainement du côté de la ­planète food que les Alpes françaises font preuve de créativité audacieuse, généreuse et gourmande. Ici, c’est le terroir montagnard qui est célébré, ailleurs ce sont des cuisines qui s’envolent vers des contrées lointaines. À ­Méribel, l’hôtel Le ­Coucou, fleuron montagnard des ­Maisons Pariente, revisite sa gastronomie. Même nom, même lieu, même décor signé Pierre Yovanovitch pour le restaurant Biancaneve.

Cependant, pour cette nouvelle saison, tout change avec une bistronomie de partage revisitée par le chef Romain Guyot et une offre pleine de fraîcheur, un banc de l’écailler avec plateaux d’huîtres, de coquillages et de ­crustacés et de saveurs marines. À Tignes, c’est le trublion chef colombien Juan Arbelaez qui enflamme la ­station avec son restaurant Bazurto au sein de la résidence ­hôtelière Ynycio. Il offre le meilleur de ­l’ambiance festive de l’Amérique latine, une carte portée sur le ­partage et le voyage, à la croisée de la Colombie et du terroir local, dès le déjeuner et jusque tard, sur fond de DJ sets endiablés. Très caliente.

Loulou a installé sa résidence montagnarde au cœur de l’hôtel Les Airelles Val-d’Isère. La carte, imaginée par le chef exécutif Benoît Dargère, rassemble le meilleur des produits de la montagne avec des plats emblématiques du Piémont et de la Lombardie.

Loulou a installé sa résidence montagnarde au cœur de l’hôtel Les Airelles Val-d’Isère. La carte, imaginée par le chef exécutif Benoît Dargère, rassemble le meilleur des produits de la montagne avec des plats emblématiques du Piémont et de la Lombardie. © DR

À Courchevel 1850, le chef Jean-Rémi Caillon rend, au nouveau restaurant Alpage situé au sein de l’hôtel Annapurna, un hommage sensible au ­terroir alpin en mode gastronomie de haute volée. Pour des envolées méditerranéennes, c’est le groupe Bagatelle qui prend les rênes du restaurant L’Aventure avec spectacles jusqu’au matin. Le chalet la ­Sivolière, institution discrète et chic appartenant à ­Florence Carcassonne, accueille dans son restaurant La Table de madame, le chef corse Dominique Olivieri Guadagna qui revisite brillamment le terroir alpin avec des touches osées corses et marseillaises. Dans le très chic palace Les Airelles, c’est Cédric Grolet, chef ­pâtissier star des réseaux sociaux, qui signe la carte du sucré avec des ­créations exclusives.

Ski et pétanque

À Val-d’Isère, dans la deuxième maison du groupe Les Airelles, Loulou s’installe en front de piste avec une grande terrasse ensoleillée et des salons douillets. Pour sa résidence montagnarde, Loulou a puisé son inspiration dans les saveurs italiennes du Piémont et de la Lombardie, et offre de la musique live jusqu’à 17 heures. À Val-Thorens, au cœur de la plus haute station d’Europe, l’Hôtel Marielle, inauguré il y a deux ans, propose des parties de pétanque dans son boulodrome en front de piste avec la cime Caron en ligne de mire. La Cabane, bar extérieur à l’esprit guinguette, mettra à l’honneur ­fromages et salaisons de l’épicerie fine La Belle en cuisse, une institution de la station depuis trente-sept ans.

Direction Megève, investie par des chefs de renom. La très chic station-village de Haute-Savoie remporte cette saison la palme des ­nouveautés. À La Ferme Saint-Amour, le chef triplement étoilé Éric ­Frechon signe une cuisine d’hiver sublimée, où l’on retrouve sa touche talentueuse, comme ce poireau brûlé, truite fumée et vinaigrette mimosa, ce ris de veau poêlé meunière, tétragone mi-cuite aux câpres et citron.

Tarte fine aux champignons sauvages signée Éric Frechon, à la Ferme Saint-Amour, à Megève.

Tarte fine aux champignons sauvages signée Éric Frechon, à la Ferme Saint-Amour, à Megève. © DR

À l’hôtel Alpaga, outre la cuisine une étoile du chef Alexandre Baule, les retours de piste se font réconfortants avec le tea-time lancé cet hiver, avec ou sans champagne. Les ­Maisons & Hôtels Sibuet ouvrent une nouvelle adresse, Le Relais des fermes, sur le domaine de Rochebrune, à 1 300 mètres d’altitude, accessible aux skieurs et aux piétons. Dans une atmosphère chic et chaleureuse, à l’image de l’institution Les Fermes de Marie, ce nouveau repaire offre le meilleur de l’arc alpin, comme l’œuf de ferme aux morilles, le paleron de bœuf confit ou encore l’incroyable buffet de desserts.

Quittons les pentes mégevannes pour revenir dans le village. Il y a deux ans, le chef Julien Gatillon et son épouse, Sonia, lançaient Nous, un lieu intimiste où le couple recevait (et reçoit toujours) dans sa maison pour un menu unique réservé à douze convives. Cette année, le chef ouvre deux autres adresses, Vous et Anata, réunies en un seul lieu. Chez Vous, Julien Gatillon, accompagné du chef Jean Pastre, proposera une cuisine gastronomique française. Chez Anata, Julien Gatillon et les chefs Keiji Ishii et Yohan Delhommeau dévoileront leur vision de la ­cuisine nipponne autour d’un comptoir conçu comme un omakase.

Défenseur du terroir

Emmanuel Renaut, chef trois étoiles des Flocons de sel, situé sur les hauteurs de Megève, ouvre le Garde-Manger au cœur de la station. Ce défenseur du terroir ­propose dans son ­épicerie-traiteur le meilleur qu’il a sourcé avec passion : des terrines, des salaisons, du miel des ruches de son restaurant, des ­préparations à emporter (soupes, petits plats préparés…), mais aussi de la laiterie et des fromages locaux. Et, chaque matin, les viennoiseries et boules de pain des Flocons de sel. Ce comptoir gourmand a sélectionné aussi le meilleur des vins de Savoie ainsi que des spiritueux et eaux-de-vie de la région, parmi lesquels les gin de montagne, génépi et negroni distillés et ­embouteillés aux Flocons de sel. Avis aux amateurs de sensations fortes.

L’ESPRIT CHALET

«Histoires de chalets. L’empreinte de Chalets Bayrou», d’Anne-France Mayne, éd. Glénat, 256 pages, 35,95euros.

«Histoires de chalets. L’empreinte de Chalets Bayrou», d’Anne-France Mayne, éd. Glénat, 256 pages, 35,95euros. © DR

En 1890, le Lyonnais Ferdinand Bayrou s’installe comme charpentier dans les Hautes-Alpes. En 2023, l’entreprise Chalets Bayrou continue de concevoir, de construire et d’aménager ces grandes maisons en bois. Et d’accueillir moult compagnons du Tour de France. L’erreur serait de penser que toutes ces bâtisses se ressemblent. Mélèze, bois vieilli, pierre de pays, ardoise, marbre, béton ciré, lauze, métal, granit… tous les mélanges sont autorisés à condition qu’authenticité et respect de la nature guident la main des architectes. «Histoires de chalets » s’arrête sur une quinzaine de réalisations sorties de terre ces vingt dernières années. Ici, la lumière comme les touches contemporaines entrent sous les charpentes; chaque demeure révèle un style architectural bien loin des clichés de monotonie ou d’obscurité qu’on leur prête. D’autant que, depuis quelques années, la pénurie de terrains constructibles dans certaines vallées suisses ou françaises a ouvert la voie à une nouvelle spécialité : la rénovation. «Paradoxalement, il faut tout réinventer en s’appuyant sur le bâtiment existant, certes, mais en trouvant à chaque instant de nouvelles solutions, explique Cédric Robert, l’un des conducteurs de travaux de l’entreprise. Ce livre, subtil mélange de photos, qui révèlent la personnalité unique de chacune des réalisations, et de textes, qui dévoilent les savoir-faire de cette entreprise de notre patrimoine historique, perce les mystères de l’art de vivre dans un chalet. Jérôme Béglé

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