Dans les Alpes, des vacances au ski de plus en plus élitistes


La Cucucina, un restaurant du groupe La Folie douce, à Val-d’Isère (Savoie), en décembre 2021. La Cucucina, un restaurant du groupe La Folie douce, à Val-d’Isère (Savoie), en décembre 2021.

A l’heure du déjeuner, au sommet d’une piste de ski du domaine de Val-d’Isère (Savoie), le restaurant d’altitude La Cucucina fait salle comble. Oubliez le traditionnel chalet à tartiflettes et vin chaud : ici, tout est démesuré. Dans la salle décorée à la manière d’un atelier d’artiste de la Renaissance, une danseuse exécute des figures acrobatiques depuis un cerceau suspendu, accompagnée par une chanteuse de jazz en robe de soirée. Les serveurs, costumés en artistes peintres, apportent aux skieurs – des Anglais, des Néerlandais, des Brésiliens – des plats italiens issus d’une carte signée de l’ex-« Top Chef » Denny Imbroisi : rigatonis à la truffe (45 euros), pizza sicilienne (34 euros), poulet alla diavola (39 euros)…

Ouvert fin 2021, La Cucucina, qui appartient au groupe La Folie douce, incarne une réalité observée dans toutes les grandes stations de ski des Alpes : la montée en gamme. Des restaurants et des commerces de plus en plus qualitatifs, des hôtels ou résidences plus luxueux que ceux qu’ils remplacent, des loisirs plus nombreux et variés, des télésièges toujours plus rapides… Et des prix qui étranglent les habitués des vacances à la neige, en particulier dans un contexte inflationniste. Chez Sunweb, l’un des principaux tour-opérateurs du ski en France, les tarifs des séjours tout compris ont augmenté de 12 % en deux ans. Par exemple, pour une semaine à La Plagne pendant les vacances scolaires, les « packages » (logement, skis, forfaits) les moins chers, pour une famille de quatre, commencent à 2 600 euros.

« La conséquence, c’est le rétrécissement de la clientèle française qui peut se permettre d’aller au ski, tandis que les stations vont chercher énormément de clientèle à l’étranger », explique Alain Boulogne, vice-président de l’association environnementale Cipra. La « base » des skieurs est pourtant étroite : 11 % des Français déclarent pratiquer le ski tous les ans, selon la dernière enquête du ministère chargé des sports (2020), avec une surreprésentation des cadres et professions intermédiaires.

Pression immobilière

A Tignes, en janvier 2024. A Tignes, en janvier 2024.

Cette montée en gamme est directement liée à la pression immobilière, qui s’est considérablement accrue ces dernières années dans les stations de ski les plus enneigées. Les promoteurs achètent les terrains de plus en plus chers, et y construisent des hôtels ou des appartements haut de gamme, qui dégagent des marges supérieures et attirent une nouvelle clientèle. Ces nouveaux programmes, pourvoyeurs de recettes pour les stations, ont permis de maintenir la viabilité du système, et de financer la montée en gamme de toutes les prestations.

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