Une aberration, voilà comment les opposants au projet de JO d’hiver dans les Alpes, en 2030, voient l’organisation de cet évènement sportif. Seule la candidature de la France a été présélectionnée par le Comité international Olympique en novembre dernier. La décision finale n’est pas attendue avant l’été prochain, mais les opposants font déjà entendre leur voix, alors que le manque de neige est une préoccupation majeure depuis plusieurs années dans le monde de la montagne.
Recul de la neige, recul des glaciers, recul de l’eau
Des manifestations ont été organisées ce samedi, à l’appel du collectif « No JO » qui a invité à se mobiliser « dans la convivialité et dans la détermination », à Chambéry, en Savoie, à Grenoble, en Isère et dans les Hautes-Alpes. 180 opposants se sont rassemblés à Chambéry, une trentaine à Saint-Martin-d’Hères.
« La machine olympique est un rouleau compresseur : pas de consultation populaire, mépris envers les opposants, suppression de subventions, manque d’information sur tous les aménagements envisagés, constructions à fort impact environnemental », écrit le collectif « No JO », dans un communiqué. Il dénonce également le coût de ces JO d’hiver. « Beaucoup d’argent public. Combien ? Un, deux, trois milliards ou plus ? » interroge-t-il. Le collectif craint une flambée des prix de l’immobilier, « aggravée par le taux de résidences secondaires et de locations Airbnb ».
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Mais ce qui mobilise surtout les opposants, c’est l’impact environnemental de l’événement sportif. « Ce recul de la neige, ce recul des glaciers, ce recul de l’eau tout simplement, c’est quelque chose qui crée une situation totalement nouvelle. Or là, on nous ressort un truc comme on l’a fait en 1968 ou en 1924. Mais ce n’est pas une façon de se projeter dans l’avenir », s’est insurgé, Frédi Meignan, vice-président de l’association Mountain Wilderness France.
Tenues de ski et maillots de bain
Un « rassemblement festif contre la candidature des Alpes françaises » a été organisé ce samedi à 13h30 au château de Boigne à Chambéry, en Savoie. Les opposants ont notamment organisé une course de « goudfond », du ski de fond sur goudron, pour dénoncer « l’absurdité écologique » de la manifestation sportive*.* À Grenoble, en Isère, les opposants à ces JO d’hiver ont manifesté en tenue de ski, ils étaient aussi appelés à manifester « avec des affaires de plage pour accentuer l’absurdité des JO d’hiver en contexte de réchauffement climatique ».
Une action est prévue également dans les Hautes-Alpes, ce samedi, jusqu’à 17h, au péage de l’autoroute A51 de la Saulce-Tallard. Les manifestants sont invités à se mobiliser en « tenue de ski, en maillot de bain, en marmotte, en père Noël, en licorne ».
La candidature de la France pour organiser les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 dans les Alpes est portée par deux régions : Auvergne Rhône-Alpes et PACA. Le projet, qui assure se baser sur 95% de sites existants, s’étend de Nice au Grand-Bornand, distants de près de 500 km, avec un pôle ski alpin sur les sites de Courchevel-Méribel et de Val d’Isère, le ski de fond à La Clusaz, les épreuves de snowboard et de freestyle dans le Briançonnais, et un village olympique basé à Nice, tout comme les épreuves de patinage.
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